L’étude de l’Université de Zurich suggère que les primates pourraient avoir une culture plus proche de celle de l’homme qu’on ne le pensait auparavant. Les scientifiques affirment que leurs recherches contribuent à montrer ce qui rend la culture humaine unique et ce qui ne la rend pas.
Selon une nouvelle étude, les chimpanzés ne savent pas instinctivement comment casser des noix avec des outils en pierre.
L’étude de l’université de Zurich montre au contraire qu’ils acquièrent ce comportement en observant les autres et en apprenant d’eux.
Les nouvelles recherches indiquent que la façon dont la culture évolue dans les groupes de chimpanzés et d’humains pourrait être plus similaire que ce que l’on pensait au départ.
Le professeur d’anthropologie Kathelijne Koops s’est rendu dans les montagnes de Nimba, en Guinée, en Afrique de l’ouest pour mener l’expérience.
Un groupe de chimpanzés a reçu les mêmes outils que ceux utilisés par d’autres communautés de chimpanzés voisines pour casser des noix.
Ce groupe s’est d’abord montré intéressé par les outils, mais ne les a pas utilisés pour ouvrir les noix comme le font les autres communautés et a fini par s’en désintéresser au bout de quelques mois.
Cependant, un autre groupe de chimpanzés vivant à moins de 6 km de là a utilisé les outils pour casser les noix.
Selon le Dr Koops, cela suggère que les primates “acquièrent des comportements culturels plus proches de ceux des humains et n’inventent pas tout simplement un comportement complexe d’utilisation d’outils, comme le cassage de noix, de leur propre chef”.
Field experiments by @KathelijneKoops et al. find that nut cracking is not readily adopted by wild chimpanzees, suggesting that this cultural behaviour may be socially learned. https://t.co/YU2q0yrWzz pic.twitter.com/7l95PcHK6D
— Nature Human Behaviour (@NatureHumBehav) January 24, 2022
Les résultats, publiés dans la revue Nature Human Behaviour, “aident à faire la lumière sur ce qui rend la culture humaine unique (et ce qui ne la rend pas)”, a-t-elle ajouté.
“Plus précisément, ils suggèrent une plus grande continuité entre l’évolution culturelle du chimpanzé et de l’homme que ce qui est normalement supposé et que la capacité humaine de culture cumulative pourrait avoir une origine évolutive partagée avec les chimpanzés”, a-t-elle ajouté.
Le professeur Koops a dédié ses recherches à Kassié Henry Doré, l’un des guides qui a participé aux travaux de terrain dans les Monts Nimba.